La région des lacs

Juste après avoir laissé la maman d’Anaïs à l’aéroport de Santiago, on file prendre un bus pour s’extirper du gros de la circulation et expérimenter un nouveau moyen de déplacement…

 

Descendre le Chili en stop

Le Chili est une longue bande de terre d’une largeur moyenne de 180 km. Pas trop de prise de tête pour l’itinéraire donc : nous allons du nord au sud en empruntant d’abord la mythique « panaméricaine ». Nous décidons de tenter l’aventure en stop. On espère ainsi faire de belles rencontres, améliorer notre espagnol et réduire le coût des transports.

Armés de notre petite pancarte « Pucon », nous tendons notre premier pouce à Rancagua. Les débuts sont timides, on bouge plusieurs fois de place… Au bout de 10 minutes, Victor s’arrête et nous propose de nous déposer à San Fernando à 50 km d’ici. Ok !

Lui fait l’aller-retour entre les villes pour faire le plein… de couches bébés ! Avec 2 jumelles, les stocks s’épuisent vite 😄

Il n’y a absolument rien à voir à San Fernando et nous galérons à trouver une chambre dans nos prix. On passe une nuit horrible sur un matelas avec ressorts apparents…

Le lendemain on se poste au bord de l’autoroute. Au Chili, les arrêts de bus sont sur la bande d’arrêt d’urgence, il suffit de faire signe au bus de loin pour qu’il appuie sur le frein et vous prenne. Pour l’auto-stop c’est plus compliqué. On mise sur les camions mais ils passent à plus de 100 km/h. Heureusement, Marcel et son copain, bien qu’ils soient très chargés en bouteilles de vin, nous disent de monter dans leur voiture et nous déposent à la première station service afin que nous puissions plus facilement interpeller les trucks.

Dès le début ça fonctionne. 3-4 voitures nous propose de nous avancer d’une cinquantaine de kilomètres mais on refuse poliment espérant secrètement avancer plus loin… Mais au bout de 2h, on commence à douter. Le comble c’est qu’en plus, plus aucune voiture ne s’arrête ! Aïe… On s’imagine passer la nuit sous tente sur la pelouse de l’aire de service…

Mais tout vient à qui sait attendre ! Un routier super sympa va nous avancer de 150 km. On papote bien même si notre espagnol est encore très basique…  et comme la chance n’arrive jamais seule, il appelle ses potes routiers au talkie walkie et l’un d’eux répond présent.

Juste le temps de dire au revoir et d’acheter un snack et nous montons dans l’ENORME camion d’Éduardo. Nico s’assoit à l’avant et Anaïs sur la couchette à l’arrière. L’occasion de faire une grande sieste 😊

Éduardo est un routier au long cours. Son trajet consiste à descendre quasiment TOUT le Chili jusqu’à Punta Arenas soit plus de 3 500 km ! Nous allons rouler plus de 8h jusqu’à atteindre Freire, la bifurcation vers Pucón et la région des lacs. On ne le remerciera jamais assez pour ce super trajet.

Un dernier stop dans le pick-up de Jeremy et nous arrivons enfin à Pucón. Nous sommes très fatigués mais heureux d’avoir réussi cette 1ère tentative de stop 😊

 

Au pied du volcan Villarrica

Dès le début nous tombons sous le charme de la région des lacs. Pucón, notre premier arrêt, est une station balnéaire très sympa. Les touristes se prélassent sur les plages du lac, parcourent les chemins de randonnée aux alentours et terminent souvent la journée par un rafraîchissement en terrasse ou une séance shopping dans les nombreux magasins de vêtements d’outdoor.

Mais la star ici, c’est lui :

Le Villarrica (2 847 m), l’un des volcans les plus actifs du Chili. Il surplombe le lac mais se cache souvent dans les nuages. L’ascension du Villarrica est l’activité phare de Pucón. Ça a l’air super mais on décide à regret de faire une croix dessus en raison du prix. Celui-ci a considérablement augmenté depuis la récente éruption (mars 2015). Sécurité oblige, le nombre de visiteurs par jour sur le site est maintenant restreint. Par nuit claire, on peut parfois voire le volcan rougeoyer.

Nous restons 4 jours ici, dans une super auberge de jeunesse (voir nos bonnes adresses).

Les prévisions météo ne sont pas bonnes pour la semaine, on profite donc d’une fenêtre de beau temps le 2ème jour pour faire la rando d’El Cañi (10 km aller-retour).

On rejoint le chemin en bus et nous acquittons de la taxe d’entrée (6 euros ! Euh mais on veut juste marcher hein… !). Le début du trek est relax. On longe des champs fleuris où broutent des vaches. C’est bien simple, on se croirait en Suisse !

C’est après que les choses se compliquent : pendant environ 3h, nous ne faisons que monter. Parfois, c’est carrément raide ! Mais les paysages sont magnifiques.

Nous découvrons l’Araucaria du Chili, un conifère très ancien, résistant au feu et aux ramures si particulières.

Il est surnommé « désespoir du singe » 🙂

Une petite portion de plat à travers une belle forêt, un passage près de lacs et un p’tit coucou aux Piverts et on entame la dernière grosse montée vers le mirador.

Tous nos efforts sont récompensés : le panorama est juste fou.

Au-delà des forêts d’Araucaria et des lacs se dessinent les cônes enneigés de 4 volcans, le Villarrica le plus proche, le Quetrupillan (2 360 m), le Lanin (3 747 m) situé à la frontière argentine et de l’autre côté le Llaima (3 125 m).

La redescente passe mieux, surtout parce que nous papotons tout du long avec Shana et Olivier, 2 belges voyageurs super sympas (comme tous les belges…). Le courant passe bien et on décide de reprendre les calories dépensées dans une bonne pizzeria. Merci pour tous vos bons conseils couchsurfing les copains 😉

Autre petite balade sympa : playa blanca et playa negra autour du lac Caburgua. Les chiliens s’amusent comme des petits fous sur des jet ski, pédalos et autres bouées tractées.

Au retour on se fait déposer en stop aux chutes d’eau Los Ojos.

On voulait randonner également plusieurs jours dans le parc national de Huerquehue mais la pluie était annoncée pour les jours suivants, donc on a préféré poursuivre notre route.

 

La désolation

Le stop entre Pucón et Puerto Varas (300 km) ne se passe pas comme souhaité. Nous ne faisons que quelques kilomètres jusqu’à Villarica avec Benjamin et son épouse puis, comme personne ne s’arrête, nous terminons finalement la route avec un bus qui nous déposera sur le bas côté de la route sous une pluie torrentielle… A l’arrivée, tous les hôtels nous annoncent des prix astronomiques, du coup on se reporte sur une petite chambre chez l’habitant. Là on se rend compte qu’on a oublié nos super serviettes microfibres à Pucón. Et comme il n’y a pas de cuisine on fait 3 fois le tour de la ville pour trouver à manger dans nos prix… Non, décidément aujourd’hui ça veut pas 😧

On change d’hôtel le lendemain et nous promenons en ville sous un beau soleil. Le moral revient 😊

Un peu étrange de parcourir un marché de Noël et d’entendre chanter une chorale… mais oui, Noël approche… On ne réalise pas du tout !

Nico se trouve enfin un jean à sa taille. Yes ! Fini le pantalon de rando taché et troué en ville !

Le lendemain nous entreprenons une marche aux abords du volcan Osorno (qu’on ne verra jamais) dans le parc national Vicente Pérez Rosales. Celle-ci est très (gaiement) nommée « le sentier de la désolation » et avec le temps qu’on va se taper on se dit que le nom est plutôt bien choisi…

Coucou le volcan Osorno

Le sentier commence aux abords du lac Todos los Santos qui est super beau. Il est possible de le traverser en bateau et d’aller faire des randos de l’autre côté.

Ensuite la marche se fait dans du « sable » volcanique, ce qui ne rend pas la tâche aisée.

Nous traversons 2 couloirs creusés par des coulées de lave…

… puis montons à un point de vue. La pluie s’invite, l’horizon se bouche. On se dit que ce doit être magnifique sous un grand soleil mais là, la magie ne prend pas.

Au retour, on décide d’enchaîner avec la rando Los Alerces (« les mélèzes »). C’était la mauvaise idée du jour. Il pleut, le chemin dans la forêt est très monotone et c’est beaucoup plus long que ce qu’on pensait.

Merci donc à la pluie qui nous aura empêché de profiter pleinement de Puerto Varas… et comme on est un peu aventuriers maso on décide d’aller passer Noël sur l’île de Chiloé dont la pluviométrie dépasse les 800 mm par an (soit 2 fois plus qu’à Paris)… Préparez les parapluies pour le prochain article 😉


Les photos de la région des lacs, c’est par ici !



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