Après la grande ville, les hautes montagnes et le désert, le Pérou continue à nous offrir de nous nouveaux paysages atypiques. Cette fois, après une petite pause dans une ville toute blanche, nous descendons tout au fond d’un canyon aride !
La ville blanche
Nous arrivons à Arequipa un peu décalqués par une nuit en bus peu reposante. L’hôtel trouvé, on dort un peu et partons à la découverte de la ville.
On s’y sent tout de suite bien. Il est facile de se repérer et les sites principaux sont accessibles à pied. Et puis, le détail qui a son importance : près de notre rue il y a des petits restos avec des menus pas cher et des stands de rue de jus d’orange et d’ananas tranchés. Il en faut peu pour être heureux ! 🎶
Arequipa est surnommée la ville blanche et quand on découvre la Plaza de Armas, on comprend pourquoi. La pierre blanche donne une vraie unité architecturale.
On repassera de nombreuses fois sur cette place, ce sera un peu notre QG et il y a matière à photos. Les pigeons ne demandent pas la propina, eux !
Le marché est sympa, surtout son allée de fruits et légumes. On découvre plein de variété de pommes de terre et dégustons 2 spécialités locales : la queso helado (glace au fromage, mmmmm) et le rocoto relleno (poivron farci, passée la surprise du côté très pimenté, on apprécie).
Un monastère bien gardé
Le monastère dominicain de Santa Catalina est une petite ville fortifiée dans la ville. Pendant 4 siècles 170 nonnes vécurent ici, coupées du monde extérieur. Depuis 1985 et la visite de Jean Paul II, elles ont le droit de parler et de sortir. Pendant une demi-journée, nous allons parcourir les petites ruelles du monastère, traverser ses magnifiques cloîtres et découvrir la vie quotidienne des religieuses qui vivaient ici.
C’est vraiment superbe.
El cañon del río Colca
Pour se rendre au 2ème canyon le plus profond du monde depuis Arequipa, il faut être patient. Notre bus va en effet mettre 6h pour faire 180 km. Heureusement nous traversons des paysages magnifiques… des grandes plaines arides à 4 000 m peuplées de vigognes aux terrasses à flanc de falaises.
Nous passons la nuit à Cabanaconde, un des villages qui surplombent le canyon. C’est très tranquille et pas encore trop dévoré par le tourisme.
Nous partons le lendemain de bonne heure histoire d’éviter un max la chaleur. Normalement, il faut payer un droit d’entrée pour marcher dans le canyon (70 soles/pers soit 20 €). L’argent est censé revenir aux villages mais il y a un vrai flou là-dessus. Du coup, comme le bureau n’est pas franchement visible, nous partons sans payer, on verra bien si on se fait contrôler…
Nous arrivons vite à un premier mirador et là… ouah. La vue est aussi impressionnante que vertigineuse.
Comme nous sommes tout en haut du canyon, à 3 287 mètres, pas le choix, il faut descendre. Le chemin est rocailleux. Le soleil et la chaleur arrivent vite. Nous croisons en milieu de descente un marcheur en jean qui n’a plus d’eau. On le ravitaille mais pas trop quand même car nous vidons nous-même nos bouteilles à un bon rythme !
Après une petite portion de plat, nous enchaînons avec une 2ème descente, un peu plus raide. Après 3h de marche, nous arrivons enfin au fond de la vallée. On fait une pause à l’ombre, près de geysers.
On a faim mais on décide de pousser jusqu’au village de Llahuar, notre refuge pour la nuit, que nous pensons alors assez proche. Erreur ! La montée sur la route poussiéreuse en plein cagnard est une torture. Nous traversons une sorte de village fantôme et apercevons enfin le refuge. La dernière descente met nos nerfs à rude épreuve. Peut-être est-ce dû aux récents tremblements de terre, mais le chemin est obstrué par d’énormes rochers.
Le pont sensé traverser la rivière est détruit, on emprunte donc un mini pont de secours.
Ouf ! Nous voilà arrivés ! Le confort des petits « bungalows » est rudimentaire mais on aime bien 😊
Et puis, Llahuar a un atout et pas des moindres : des bains d’eau chaude en bord de rivière. Le pied TOTAL !
Il y a 3 bassins avec 3 températures différentes. On ne reste que quelques minutes dans la plus chaude mais rien de tel pour détendre les muscles !
Nico ose le chaud – froid en se plongeant tout de suite après dans la rivière glaciale.
A 15h on se décide quand même à sortir pour déjeuner. Le soir nous dînons dans le petit restaurant du refuge, c’est un peu cher mais pas mauvais.
Le lendemain, plusieurs possibilités de randos s’offrent à nous. Il paraît difficile de faire l’aller-retour dans la journée à la cascade et au village de Fure car c’est devenu, après les derniers tremblements de terre, un village fantôme sans possibilité d’hébergement. On part donc en direction de Tapay, à l’est, et nous aviserons en chemin.
On doit repasser par la fameuse descente de la veille qui passe un peu mieux en montée (on était préparé psychologiquement cette fois). Pendant toute la matinée nous n’allons faire que monter. On ne prend pas la route et coupons via des raccourcis, c’est plus direct mais du coup c’est très très raide.
Il ne faut pas tomber sinon gare aux cactus !
Un villageois fort sympathique nous accompagne une partie de la montée. Nous traversons ensuite un tout petit village qui ne figure même pas sur notre gps et rattrapons cette fois la route. Ça devient plus pépère mais il fait toujours aussi chaud.
Nous pouvons observer une partie du chemin parcouru la veille, c’est assez impressionnant de voir ce que l’on a descendu…
A midi nous arrivons à une jonction que nous surnommons affectueusement « la-jonction-du-dilemme-atroce ». 2 possibilités : soit nous continuons la route pour atteindre les petits villages typiques de Malata puis Tapay soit nous redescendons dans le canyon pour atteindre ça :
L’oasis de Sangalle, très touristique certes, mais très tentant compte tenu de la chaleur ! Alors, quelle option auriez-vous choisi ? Pas facile hein… L’authenticité VS la détente et la fraîcheur. Allez, on se motive, on se dit qu’on n’est pas venus au Pérou pour barboter dans une piscine, on continue !
Arrivés à Malata c’est un peu la déception. Le village est désert, comme dans un film de western. On rencontre des touristes qui viennent de Tapay et qui ont dormi à San Juan. Apparemment c’est sympa mais ça grimpe… La motivation décline progressivement. Le village de San Juan nous fait de l’œil mais il faut encore beaucoup marcher, la remontée du lendemain s’annonce plus longue et Nico a de nouveau son problème de frottement dans le dos.
L’images des eaux turquoises des piscines ressurgit… Oh et puis zut ! Un peu détente de temps en temps ça ne doit pas nous faire culpabiliser. On rebrousse chemin vers l’oasis !
L’après-midi est placé sous le signe du farniente. Le premier plongeon dans l’eau froide et le coca cola commandé sont des purs moments de bonheur.
La découverte de l’oasis est assez rapide. La zone, restreinte, est surtout occupée par des hôtels. Près de la rivière, deux jeunes pêcheurs au filet sont à l’œuvre.
Le canyon vu d’ici est magnifique avec sa roche ocre.
Nous nous couchons assez tôt car demain une longue montée nous attend. L’alarme du réveil sonnera à 5h.
Le Routard nous avait prévenu, la remontée vers Cabanaconde, c’est « 4h de grimpette sévère ». Ce qu’on voyait hier depuis le versant d’en face ne laissait plus de place au doute.
A 5h30 nous débutons la montée. Il fait déjà jour. On monte chacun à notre rythme mais on avance bien car on ne s’arrête quasiment pas sauf pour manger un bout. La régularité c’est la clef !
On se fait souvent doubler par des touristes… sur des mules. Quand on voit l’état du chemin et les bêtes qui trébuchent sur les pierres, on a peur pour eux.
Il paraît que les contrôles de billets sont fréquents dans la remontée. A chaque fois que l’on croise un péruvien à l’arrêt on se dit « ça y est c’est mort ». 2 touristes nous confirme qu’il y a un contrôle à l’arrivée… zut.
Après 3 h de « grimpette sévère » mais qui finalement ne nous parait pas si difficile, nous arrivons enfin en haut du canyon !!! C’est magnifique.
Comme un grand groupe arrive avec ses mules juste avant nous, ça crée une diversion et le gardien chargé de vérifier les billets ne nous voit pas. Et alors le truc vraiment drôle, c’est de voir les fameux touristes descendre de leurs bêtes et s’auto-congratuler en mode « on a réussi, on l’a fait ! ». Pas une perle de transpiration n’est visible sur leur front alors que les pauvres mules, elles, sont trempées… hum…
On se perd un peu en revenant au village, ce qui nous permet de voir la vie locale, mais arrivons à temps pour le bus de 9h30 pour Arequipa.
Un « bon » Inka Cola jaune fluo au goût chimique de bubble gum pour fêter ça !
Enfin, on aurait su que le trajet retour mettrait plus de 7h, on ne se serait pas réjouit aussi vite. Heureusement que la jeune Pamela est là pour nous divertir 🙂
Petite consolation cependant, nous avons la chance d’observer à travers les fenêtres du bus, deux condors planer au-dessus du canyon.
Et « el cóndor pasa » (pour la suite on vous renvoit à Simon et Garfunkel)…
4 thoughts on “Le canyon des condors”