Le Japon des geishas

Visiter le Japon sans passer par Kyoto serait une aberration. Cette ville, qui regorge de temples, est le témoin d’un passé traditionnel, secret et envoûtant…

 

Jour 1 : premières découvertes culturelles et culinaires

Après un trajet on ne peut plus confortable dans le Shinkansen, nous arrivons à Kyoto en milieu d’après midi. On est accueilli très gentiment par la (dynamique) gérante de la guesthouse. La maison est petite, les murs sont fins, les lits sont des futons, bref c’est très traditionnel, on adore !

Petite balade dans notre quartier (Shimbashi), pentu et très fréquenté ! On était prévenu : Kyoto est très touristique.

On s’arrête devant le grand bouddha assis du temple Kodai Ji. On ne pourra pas aller plus loin que l’entrée. Au Japon les temples ferment assez tôt  (16 h pour la plupart).

Le soir nous dégustons notre première (mais pas dernière) okonomyaki. Comprenez une sorte de crêpe au chou cuite sur une grande plaque chauffante, que l’on agrémente de plein de bonnes choses (noodles, fromage, bœuf,…). Delicious !

Japon - Kyoto-10

 

Jour 2 : cure de temples

Aujourd’hui on met le réveil à 7h pour pouvoir visiter tranquillement le temple à côté de la guesthouse, le Kiyomizu Dera ou « temple de l’eau ».  Côté tranquillité on repassera puisque les groupes scolaires sont déjà sur le pied de guerre à cette heure ! Depuis que l’on est arrivé, on s’étonne du nombre important d’écoliers dans les lieux touristiques. Ils se baladent souvent en petits groupes, sans professeur, et achètent plein de souvenirs et de glaces !

Le temple de l’eau repose sur de gros piliers en bois, à flanc de colline. Le vert de la forêt tranche avec la couleur très sombre du bois. Les croyants vénèrent le dieu Kannon, la divinité la plus connue au Japon.

Le second temple que nous visitons est le Ginkaku Ji ou temple d’argent. Très gros coup de cœur. Le jardin est magnifique. On adore le tapis de mousse verte et les arbres bien taillés.

C’est ici que nous voyons pour la première fois un jardin sec, c’est-à-dire aménagé avec des petits cailloux et traçant des formes particulières, ici un volcan et une mer d’argent.

En sortant du temple nous empruntons le chemin des philosophes, une charmante promenade le long d’un cours d’eau. Nous nous arrêtons en chemin pour visiter quelques petits temples.

Heian Jinju Shrine, tout de rouge et orange vêtu, est la dernière visite de la journée. Ce temple, qui est une réplique de l’ancien palais royal, n’est clairement pas notre préféré.

Pour couper avec les temples (un peu ça va mais trop…), nous nous rendons au Butokuden, un centre d’arts martiaux. Ce jour là nous avons l’occasion d’observer un entraînement de Kyudo, l’arc traditionnel. Tout est dans la gestion de la posture, de l’arc et du mental. Les femmes sont très concentrées, leurs gestes sont codifiés, c’est assez bluffant.

Nous finissons cette grande journée par une promenade le long de la rivière Kamo gawa en faisant un petit crochet par le musée du manga. Le prix d’entrée est assez cher, on se contente d’un petit tour dans la boutique.

 

Jour 3 : du bois, de l’or et des cailloux

Une des visites les plus marquantes de Kyoto est, pour nous, la découverte du sanctuaire shinto Fushimi Inari, tout au sud de la ville. Ce site, à flanc de colline, abrite un nombre record de torii . Ceux-ci forment de grands tunnels rouge – orangé, lieux de passage entre le monde profane et le monde divin. C’est incroyable.

Nous nous promenons pendant 4 h sur ces chemins, jusqu’au sommet de la colline. Les statues de renards sont partout. Ils représentent le messager d’Inari, dieu des céréales et du riz.

Dans l’après midi, changement d’ambiance radical avec la visite du Kinkaku Ji ou temple d’or. Exit la nature et la spiritualité place à la pluie et à la foule ! Le temple recouvert de feuilles d’or est plutôt beau. Son reflet dans le lac est d’ailleurs assez photogénique. Mais les hordes de touristes-friands-de-selfies nous empêchent d’en profiter.

On décide de pousser à pied jusqu’au temple de Ryoan Ji. Bingo : il n’y a pas trop de monde ! Le point d’orgue de la visite est le jardin sec de maître Soami qui est une grande cour de graviers ratissée pour donner l’impression de vagues. Les 15 rochers représentent les continents et grandes îles. On vous avoue qu’on a un peu de mal à capter le côté zen et artistique du truc mais ça reste sympa. 😊

 

Jour 4 : départ pour Nara

A découvrir dans le prochain article !

 

Jour 5 : on rencontre enfin les célèbres geishas

Nous rentrons à Kyoto pour y passer une dernière nuit avant notre train pour Hiroshima. Cette fois, notre guesthouse est implantée en plein cœur de Gion, le quartier des geishas. En journée c’est assez calme. On déambule dans les rues adjacentes et faisons quelques emplettes souvenirs. Nous apercevons notre toute première geisha dans le quartier de Pontocho. Elle semble assez pressée. Ses « tongs » et son kimono assez serré l’obligent à faire de tout petits pas.

Le soir nous sortons de notre guesthouse pour aller dîner quand nous tombons sur une geisha. Puis nous croisons deux jeunes meikos (apprenties geishas) juste au moment où elles entrent dans une maison. Nous n’osons pas les importuner, pas mal d’étrangers les considèrent comme des bêtes de foire et prennent des selfies en demandant à peine l’autorisation, on ne voulait pas en être, tant pis pour le défi qu’on nous avait lancé…

On se rend compte que la ruelle compte beaucoup de maisons de thé. On entend parfois de la musique ou des rires. Anaïs est aux anges. Elle est en plein dans la lecture du roman « geisha » (qu’elle adore !) et a l’impression d’être entrée dans le livre. Petit rappel : les geishas sont des dames de compagnies qui animent les soirées de leurs clients, souvent des habitués. Elles doivent maîtriser certains arts comme le chant, la musique (le shamisen est leur instrument de prédilection ), la danse, ou encore l’arrangement floral . Pour se payer les services d’une geisha, il ne faut pas regarder à la dépense. Un occidental peut s’offrir une soirée mais cela lui coûtera plus cher et la plupart des geishas n’acceptent pas d’être vues avec un étranger et beaucoup de maîtrisent pas l’anglais. En occident on a parfois tendance à voir les geishas comme des « filles de joie ». Cela pouvait s’avérer vrai à l’époque, avant la guerre. Les geishas vendaient alors leur mizuage (leur virginité) au client le plus offrant et avaient souvent un danna c’est-à-dire un client protecteur à qui elles devaient s’offrir. Tout cela n’est plus vrai maintenant, du moins officiellement.

Durant ces quatre jours, Kyoto aura su nous subjuguer. Nous n’avons finalement vu qu’une petite partie des nombreuses merveilles que compte cette ville. Si nous retournons au Japon un jour, c’est sûr nous repasserons par la belle Kyoto…


Les photos de Kyoto, c’est par ici !



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