Au Myanmar il y a deux sites incontournables : les temples de Bagan et le lac Inle. Comme on a beaucoup d’attente pour le premier on décide de se le réserver pour la fin et de débuter avec le lac.
Après une arrivée à 4h du matin et de nombreux refus essuyés pour trouver une chambre pas hors de prix, on s’installe au May guesthouse, à Nyaung Shwe, épuisés. Nous sommes à 900 mètres d’altitude, le lac est entouré de montagnes, le matin il fait donc un peu frisquet… Direction le lit et ses 5 couvertures ! Nous passons ensuite notre après midi dans le centre ville en profitant du marché local et de quelques pagodes et monastères, encore et toujours 😉
Pour une première approche du lac on se décide le lendemain pour une balade en vélo (1500 kyats). La route est plutôt bonne et assez tranquille, d’ailleurs nous tombons sur des ouvrières (oui oui exclusivement au féminin) en train de construire un bout de route. La poussière dégagée par la pierre, la chaleur et les vapeurs de goudrons sont difficilement supportables pour nous qui passons rapidement à côté alors on n’imagine pas pour elles…
La visite du monastère Schwe Yan Pyay au Nord de la ville, en début de matinée, est une première bonne surprise. La structure en bois, les jeunes moines, les fenêtres curieusement ovales et la présence d’un petit chaton joueur procurent au lieu un vrai cachet. La pagode juste à côté est également empreinte d’une douce sérénité. On déambule dans les couloirs aux murs creusés de centaines de petites niches, chacune abritant un bouddha.
Dès la sortie de Nyaung Shwe, nous sommes surpris de longer des petits villages typiques avec des maisons en bambou sur pilotis. On pensait que les environs seraient moins « authentiques » et davantage touristiques. Nous nous arrêtons à différents points de vue mais le lac se fait désirer, il faut pédaler environ 16 kms pour enfin pouvoir accéder aux rives.
Nous faisons un petit stop pour nous dégourdir les jambes dans un petit village spécialisé dans la fabrication du tofu. Ce n’est pas que le sujet nous intéresse particulièrement (on ne raffole pas trop de ce met quelque peu… insipide !) mais on aperçoit dans les rues d’autres cultures en train de sécher au soleil et ça titille notre curiosité. Au final, à cause de la barrière de la langue, nous n’aurons pas tout compris aux modes de fabrications mais la population a été très accueillante. C’est ici qu’on commence à baragouiner quelques mots de birmans et comme d’habitude, ça plaît beaucoup aux gens.
Nous traversons ensuite le lac en pirogue avec les vélos pour nous rendre sur l’autre rive (8000 kyats).
Le piroguier (pas sûr que ce mot existe…), comme beaucoup de birmans, a le sens du service et sa petite fierté. Pas question de toucher aux vélos et de l’aider à les débarquer, il se charge du boulot ! Le débarcadère est plutôt sympa, jugez plutôt :
A 13h nos ventres crient famine, on s’arrête dans une petite gargote. On ne se lasse pas des salades de tomates sauce cacahuètes, ça change des plats frits !
Nous continuons la balade en reprenant la direction de Nyaung Shwe. De ce côté de la rive il y a moins de chose à voir et un peu plus de circulation. On s’arrête en fin d’après midi dans un endroit un peu improbable et qu’on ne s’attendait pas à trouver au Myanmar : des vignes ! En tant que français nous avions le devoir moral de nous y arrêter !
Nous y rencontrons Stéphane et Malo, deux lyonnais en vadrouille qui font une Web série sur les repas en direct de chez l’habitant. On vous invite à aller jeter un œil à leur Facebook Foodexpress ! On passe un très bon moment en dégustant quelques échantillons de vin, principalement du blanc pour nous. La vue de la terrasse est magnifique.
Le soleil commence à se coucher, il faut décoller. On a passé une super journée et le vélo nous a permis d’entrevoir, sans trop en dévoiler, les magnifiques paysages du lac Inle. On a hâte d’être au lendemain !
Hé ho hé ho matelot !
Après une petite arnaque de bon matin (on avait réservé un bateau pour la visite du lac, la femme nous semblait très sympa mais au final ce n’est pas elle qui conduit le bateau mais son neveu qui ne parle pas un mot d’anglais et il faut insister pour aller à In Dein comme prévu…), on part à 7h45 pour une visite d’une journée sur le lac (18000 kyats). Il n’est vraiment pas facile de se faire comprendre du chauffeur, on doit passer par des intermédiaires pour qu’ils traduisent ce qui agace pas mal Nico…
Les eaux sont paisibles et les montagnes alentours plantent un décor superbe. Les pêcheurs rament ici de façon particulière : une jambe en équilibre sur le bout de la pirogue et l’autre qui rame. Ceci permet de dégager les mains et de gérer les filets de pêche.
Nous passons par des petits canaux pour arriver à notre première étape: In Dein. Le niveau de l’eau est très bas, on voit souvent le fond. Nous traversons quelques barrages de fortune et longeons nos premiers villages flottants.
Il est encore tôt et nous sommes les seuls occidentaux sur le site. Les marchands installent leurs échoppes dans le grand passage couvert. Tels des aventuriers, nous partons à la découverte des vieilles pagodes qui fleurissent ici.
Direction ensuite le marché de Phaung Daw où nous prendrons notre repas (toujours moins cher que dans les restos touristiques au bord de l’eau). On vend ici des légumes, des fruits, des poissons séchés, des arachides, du thé en vrac, du bois, de l’essence, des medicaments et on en oublie.
Ce petit marché côtoie une grande pagode qui abrite 4 petits bouddhas très vénérés. A force d’être embellis de feuilles d’or, ils ont quelque peu changé d’apparence…
L’après midi est consacrée à la visite des fabriques d’artisanat du côté de In Paw Khone et de Yawama : le tissage de la soie et des fleurs de lotus, la ferronnerie, la construction des pirogues, la fabrication des cigarettes locales, du papier de bambou, des ombrelles…
C’est intéressant mais on a souvent l’impression d’être dans un parc d’attraction dont le seul but est de nous faire passer par le magasin de souvenirs… Nous conseillons donc de ne pas forcément tout faire sur la journée.
Au fil de l’eau, nous nous faufilons entre les villages sur pilotis et nous avons du mal à réaliser que des gens habitent réellement ici. Ce sont des lieux hors du temps, loin, très loin de la France… Devant chaque maison, une pirogue est stationnée. Dès le plus jeune âge, les enfants savent naviguer, il n’est pas question de permis bateau !
Après la visite du Jumping Cats Monastery (auparavant un moine s’amusait à faire sauter des chats dans des cerceaux, il n’en est plus rien maintenant ) et un bref passage par les jardins flottants, nous prenons la route du retour dans les douces couleurs du crépuscule…
La journée n’est pas finie pour les pêcheurs du lac qui nous paraissent, comme tous les birmans, être des hommes travailleurs et courageux. Demain, à l’aube, ils reprendront les rames et sillonneront les eaux calmes du Lac Inle dans un tête à tête intime avant l’arrivée des prochains bateaux de touristes.