On touche le bout (du Chili) – partie 1

29 décembre 2016, nous posons les pieds sur la mythique Carretera Austral, une des routes les plus au sud du monde. Tout de suite, notre imaginaire se réveille… Partons découvrir ensemble cette terre brute et inhospitalière mais tellement belle…

 

5, 4, 3, 2, 1… Bonne année !!!

La traversée de nuit entre Chiloé et le continent se passe sans encombre. Nous dormons comme des bébés et arrivons tôt le matin à Chaitén.

Une épaisse brume recouvre la ville. Il n’y a pas âme qui vive. On a l’impression de débarquer dans une ville fantôme.

Et pour cause ! En 2008, le volcan Chaitén jusque là endormi, se réveille soudainement. Pendant plusieurs mois des panaches volcaniques atteignant jusqu’à 21 km d’altitude retombent sur la ville, obligeant la population à évacuer. Seuls quelques irréductibles décident de rester. En 2012, sous leur impulsion, la ville n’est plus déclarée « ville morte » par les autorités et la population se réinstalle progressivement.

Eruption du volcan Chaitén – source : www.elhuemul.cl

Le temps annoncé pour les prochains jours n’est pas très encourageant, on décide donc de partir assez vite pour le parc Pumalin, à 40 km de là. Cette réserve naturelle protégée de 3 250 km² a vu le jour grâce à l’homme d’affaire Douglas Tompkins, fondateur des marques North Face et Esprit. Nous prenons le seul bus du matin et nous faisons déposer devant le début de la randonnée du volcan Chaitén. 1h30 de montée annoncée. Nous cachons nos gros sacs à dos dans la végétation histoire de s’alléger et partons à l’assaut du volcan.

Le chemin est magnifique. La forêt humide du départ laisse vite place à une forêt d’arbres morts, conséquence de l’éruption de 2008.

Le panorama sur la vallée est saisissant, on ne se lasse pas de s’arrêter pour l’admirer (et reprendre notre souffle aussi).

Après une dernière montée bien raide, nous arrivons sur les bords du cratère. Le volcan, toujours actif rappelons-le, dégage par endroit de la fumée.

Suite à l’irruption, un dôme de lave s’est développé au centre du cratère.

Après une redescente plutôt tranquille, nous tentons de faire du stop tout en marchant pour rejoindre la rando des cascades. Problème : sur la Carretera Austral en pleine après midi, on est loin des bouchons du dimanche soir sur le periph’ parisien. Du coup, on marche, on marche…et rien ! Le silence est total.

En 2h nous croisons 3 voitures et aucune ne nous prend… Euh on fait quoi maintenant ??? Après 8 km de marche nous abdiquons et décidons de bifurquer vers un camping du parc.

Encore un peu de chemin dans une belle forêt moussue et nous découvrons dans une prairie des supers emplacements avec abris, table, poubelle, robinet et, plus loin, des toilettes très propres. Tout ça pour la modique somme de… 0 pesos ! C’est encore la basse saison du coup c’est gratuit ! 😊

Admirez la vue ! On voit carrément les glaciers descendre des montagnes !!!

On dîne tranquillement en se disant qu’on est heureux d’être ici.

Enfin, c’est de courte durée puisque une véritable tempête va bientôt s’abattre sur nous. Impossible de dormir. La tente prend l’eau par le sol. A minuit on sort pour essayer de limiter les dégâts. Heureusement les sacs avec nos affaires sont bien au sec sous l’abri.

Après cette nuit tumultueuse, nous reprenons le stop en bord de route le lendemain matin. Aujourd’hui c’est le 31 décembre, nous voulons donc rentrer en ville pour fêter ça. Là encore nous attendons près de 2h avant que Juan ne nous prenne. Il est super sympa et comme il parle anglais on apprend plein de trucs sur la région ! Il travaille dans l’élevage de saumon, un travail pénible mais qui rapporte.

Comme c’est la fête on s’autorise un petit écart et réservons une chambre dans l’un des seuls vrais hôtels de Chaitén, chez Carlos. « Carlito » gère son affaire en bon business man. Lui et sa famille sont adorables. Ils nous proposent tout de suite de partager leur repas ce soir avec les 3 autres voyageurs présents.

Nico aide Carlos à préparer l’asado. Ici un agneau. Cette tâche est réservée aux hommes !

Le soir venu, nous trinquons tous au borgoña, un mélange délicieux de vin rouge, bière, fruits rouges et sucre. Vers 22h il est temps de déguster le barbecue. C’est succulent, même si en tant que français on rajouterait bien une petite sauce ou au moins de la moutarde. Mais non, ici ça se mange nature et avec les mains !

A minuit on se souhaite la bonne année puis nous ne tardons pas à nous coucher.

 

Des nouveaux copains, de la pluie et un glacier

Nous rejoignons Puyuhuapi depuis Chaitén en stop toujours.

Un premier chilien pas très causant nous avance d’abord d’une cinquantaine de bornes, nous dépose en bord de route sous la pluie et nous indique un arrêt de bus à 1,5 km de là. Sur le coup on peste un peu… sauf que le hasard fait souvent bien les choses. Christine et Andres, 2 américains en van avec leur chienne Leia, passent par là et, nous voyant marcher sous la pluie, décident de nous prendre.

S’ensuit un super trajet jusque Puyuhuapi. Finalement on décide de s’installer tous ensemble au même camping, le seul du village à proposer un abri pour les tentes.

C’était sans savoir que nous allions rester 3 jours ici, juste à attendre que la pluie cesse… Nous passons nos journées autour du poêle de la pièce commune avec les autres voyageurs (surtout des cyclistes) à discuter, jouer aux cartes…

Puyuhuapi n’est pas très grand, on en fait vite le tour. Nico essaie de marcher jusqu’à un mirador mais il est vite freiné par… tadam ! La pluie (et la boue aussi) !

Finalement Andres, Christine (et leur chienne Leia) décident de partir pour Coyhaique, à 230 km de là. On les suit ! C’est vraiment une chance de les avoir rencontré.

La route n’est pas toujours bitumée. Autour de nous, il n’y a que la Nature. Trop beau !

Sur le chemin, on décide de s’arrêter au parc national de Queulat pour admirer un glacier. A la caisse, des touristes israéliens font une esclandre et crient au racisme car ils doivent montrer leur 3 passeports, ce qui n’est pas le cas des autres nationalités. Sans entrer dans le débat, il faut savoir que les israéliens sont souvent qualifiés de « pire touristes du monde ». Au Chili ils sont responsables de beaucoup « d’accidents » dont par exemple l’incendie d’une grande partie du parc de Torres del Paine. Raison pour laquelle ils sont plus contrôlés… On ne vous dira pas ce qu’on en pense hein…

Passons. Cette petite balade le long du lac et dans la forêt est super agréable, surtout que la pluie a (temporairement) décidé de nous laisser tranquille. Ça fait du bien de gambader après toutes ces journées à ne rien faire !

Le glacier suspendu est magnifique dans son écrin de roche et de verdure (tiens d’ailleurs, un glacier au milieu d’une forêt ?!).

Nous poursuivons la loonngguuee route et arrivons à Coyhaique en fin de journée. Il est temps de se séparer 😢 Alors que nous ne devions faire ensemble que quelques kilomètres en stop, nous avons finalement passé plusieurs jours avec Andres et Christine (et Leia !). Le gardien du parc de Queulat s’étonnait de voir 2 français voyager avec 2 américains. Comme quoi, l’amitié n’a pas de frontière ! 😉 Thank you so much and see you soon in Nancy 😉

A Coyhaique, nous trouvons un camping en pleine ville mais ne restons qu’une journée. Il est temps de lever à nouveau le pouce pour descendre toujours plus bas sur la Carretera Austral !


Les photos de la carretera austral partie 1, c’est par ici !



4 thoughts on “On touche le bout (du Chili) – partie 1

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