On arrive à Buenos Aires en traînant un peu des pieds, on avoue. Nous sommes pas mal fatigués par les longs trajets en bus et les nuits en dortoirs et tente et par expérience, on sait que les séjours dans les capitales ne sont généralement pas de tout repos…
Le quartier de San Telmo
C’est ici que nous posons nos sacs pour 5 jours, dans le charmant petit hôtel Puerto Limon. Les prix sont pratiquement au niveau des villes européennes, c’est donc sans grande motivation que nous optons (encore) pour un dortoir (de 4 grand luxe !). L’ambiance est plutôt calme, la salle commune et ses canapés sont propices au travail sur le blog. C’est qu’on commence à avoir sacrément du retard dans les articles !
San Telmo est un quartier central, assez touristique et plutôt sûr même si on nous conseille de bien fermer nos sacs et de ne pas trop s’aventurer dans les rues la nuit. Il faut dire que Buenos Aires n’a pas très bonne réputation question sécurité, ce que nous allons vérifier…
En flânant dans le coin, nous tombons par hasard sur un petit marché couvert super sympa !
Samedi soir nous sommes invités à dîner. C’est un peu la première fois en plus d’un an de voyage, ça fait tout drôle ! Mateo, Paola et leur chien Quino nous reçoivent dans leur appartement à quelques centaines de mètres de notre hôtel. Mathieu est originaire de Savonnières-en-Perthois, le même petit village meusien qu’Anaïs !
Même village, mêmes écoles, ça créé des liens ! Parti au départ pour un trip en Amérique latine, Mateo a décidé de poser ses valises à Buenos Aires, une évidence pour lui. On se rend compte que la vie d’expat n’est pas si facile. Les salaires argentins ne sont pas très élevés et le coût de la vie augmente… Un billet d’avion pour la France représente par exemple un gros budget. On passe une super soirée autour d’un asado (chaque appartement à son barbecue sur le balcon) à renfort de Pisco sour et de vin rouge argentin.
Merci à tous les deux pour votre accueil si chaleureux et à Quino d’avoir fait le show !
Le dimanche nous nous rendons au marché aux puces de San Telmo, un des plus connus de la ville. L’ambiance est très sympa surtout autour de la petite place Dorego.
Des musiciens et des danseurs de tango s’occupent de mettre l’ambiance. N’oublions pas que B.A. est le berceau de cette danse passionnée et passionnante ! En ville, on ne compte plus le nombre de shows de tango et d’écoles de danse. On se serait bien laissé tenter par un petit cours mais la danse c’est clairement pas notre truc et quelque chose me dit que notre différence de taille donnerait un résultat un peu… particulier ! 😄
Tasses à maté, vieilles breloques, peintures, bijoux, accessoires pour gaucho, on trouve de tout à San Telmo !
On est cependant vite déçu car cela devient progressivement une succession de stands de souvenirs…
Nous passons à côté de la statue de Mafalda. Cette héroïne argentine de la bande dessinée créée par Quino est très populaire en Amérique latine. La file d’attente pour poser à ses côtés en est la preuve ! On avoue qu’on ne connaissait pas trop, et vous ?
Le quartier de la Boca
Nous expérimentons le bus urbain pour nous rendre au quartier de la Boca. Il est situé au sud de la ville, près du port, et est assez pauvre et populaire.
Ses maisons aux tôles bariolées sont l’un des symboles de la ville.
Pas étonnant donc qu’il y ait autant de touristes. Ça nous rappelle par certains côtés Montmartre un dimanche après midi…
Les restos proposent des shows de tango pour attirer clients. Dans les magasins de souvenirs et sur les balcons on retrouve des personnalités bien connues…
Jorge Mario Bergoglio, le Pape François, veille.
Une des images emblématiques du quartier est la rue Caminito. Bon, entre nous, on a pris la photo comme tout le monde mais on avoue avoir été un peu déçu par l’intérêt de cette petite ruelle…
Le stade de Boca junior est à deux pas de là, il n’y a qu’à suivre les supporters. Idée défi pour un prochain tdm: se promener aux alentours du stade avec un maillot de River Plate. 😄
Le centre historique
L’architecture des rues de la capitale ressemble à celle des villes européennes. C’est quadrillé, aussi ce n’est pas trop dur de se repérer mais les avenues sont parfois bien longues…
Nous débutons la balade par la tristement célèbre place de Mai (Plaza de Mayo) et sa casa Rosada (siège du pouvoir exécutif). C’est ici que, depuis 40 ans, les mères de la Place de Mai réclament chaque semaine la vérité sur le sort de leurs enfants disparus entre 1970 et 1980 sous la dictature militaire.
Sur la même place se trouve la Cathédrale Metropolitana.
Nous passons à côté du café Tortoni nommé ainsi en référence au Café Tortoni de Paris.
On s’arrête devant l’un des théâtres les plus célèbres du monde : le teatro Colón. Le coût important de la visite nous dissuade d’entrer à l’intérieur.
Le midi on se fait un petit plaisir en commandant 2 grosses pizzas à la pizzeria Guerrin, une institution ici. Le choix est classique mais la qualité est au rdv, mmmmm…
Une belle promenade en somme mais qui aurait pu se terminer mal… Alors que nous marchons tranquillement sur l’avenida de Mayo, on se fait tout à coup asperger par un liquide noirâtre. Direct on lève la tête, on se dit que c’est un coup des pigeons. Pour ceux qui nous suivent, vous savez que Nico est coutumier des fientes d’oiseaux… Tee shirt, sac, on en a partout ! On peste. Une jeune femme nous tend alors un mouchoir et nous dit de nous écarter des arbres. Machinalement on la suit et on la remercie tout en s’essuyant tant bien que mal. Elle commence à aider Nico à retirer son sac. Et là, ça fait tilt dans nos têtes. Nico arrête son mouvement, on se regarde, on s’est compris : c’est la fameuse arnaque du liquide sur le sac ! Encore un peu elle se serait emparé du sac. On l’avait lu dans le Routard, Mateo nous avait prévenus et on a failli se faire avoir ! On s’en va direct. Cette *# !☆ ¿ d’arnaqueuse a compris qu’on a compris et en 2 en 2 elle et un autre monsieur (sans doute son complice) filent. Pas de policier dans le coin dommage… Le liquide est juste immonde, une sorte de peinture à l’eau noire à l’odeur de moutarde. On a eu chaud cette fois…
Le quartier de Recoleta
Au nord du quartier historique on trouve le petit mais chic quartier de Recoleta. Nous « visitons » son cimetière qui est à l’image du quartier : bien entretenu et « classe ». Les caveaux appartiennent pour la grande majorité à la haute bourgeoisie. Certains ressemblent carrément à de petits manoirs.
Le monument funéraire le plus connu est celui d’Eva Perón. Celle que l’on surnomme Evita reste une grande figure admirée par les argentins. Épouse du président Juan Domingo Perón, elle lutta (et obtint) le droit de vote des femmes et l’égalité juridique des conjoints mariés. Elle joua un rôle important dans les luttes pour les droits des travailleurs. Eva Perón œuvra également, au travers de sa fondation, pour les descamisados, les plus démunis.
Les espaces verts autour du cimetière sont agréables. A côté de la fac de droit, on tombe par hasard sur la Floralis Generica, une grosse fleur solaire métallique de 23 mètres de haut. Elle s’ouvre chaque matin, se referme chaque soir et suit la trajectoire du soleil.
On termine la journée par un détour à El Ateneo qui n’est rien d’autre que l’une des plus belles librairies du monde. C’est un ancien théâtre réhabilité. Le résultat est classe…
D’ailleurs il est dit que Buenos Aires est la ville qui compte le plus de librairies par habitant au monde (734 pour 2,8 millions d’habitants !).
Malgré la fatigue, nous avons pu découvrir au travers de petites balades plusieurs facettes de cette grande ville résolument moderne mais il est clair que Buenos Aires mérite plus qu’un séjour de quelques jours pour se découvrir totalement. Nous filons maintenant vers notre dernière étape en Argentine et celle-ci promet d’être… rafraîchissante !
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