Des années que nous en rêvions et cette fois nous y sommes. Dans quelques heures nous serons face à face avec le célèbre Machu Picchu. Une rencontre au sommet.
Dans le dernier article, nous vous racontions nos 5 jours de trek difficiles aux ruines incas de Choquequirao. Nous arrivons donc sur les rotules dans le petit village de Santa Theresa qui n’a, selon nous, aucun intérêt si ce n’est peut être (on n’a pas testé) ses sources thermales.
Agua Calientes
Nous prenons très tôt un taxi pour nous rendre à Central Hidroeléctrica à 1h de là. Ce lieu est un des points de départ du train pour Aguas Calientes, la ville au pied du Machu Picchu. Il n’existe aucune route pour s’y rendre. Anaïs rêvait de voir les célèbres locomotives bleues, c’est chose faite. Enfin, en partie, puisque nous ne monterons pas à l’intérieur. Nous préférons marcher le long des rails plutôt que de payer les 18 $.
Comme il est 8h30, il n’y a pas foule sur le chemin. Nous recroisons Jean, rencontré au Choquequirao. Avec les nombreuses pauses photos, nous mettons 3h pour faire les 9,5 km et arriver enfin, après 7 jours, à Agua Calientes. La marche est vraiment sympa le long des rails, on aperçoit même pour la première fois les ruines du Machu Picchu ! Bon à la fin, on en avait un peu ras les chaussures quand même du ballaste.
On file direct acheter nos billets d’entrée pour le lendemain. Il faut savoir qu’officiellement le nombre de places est limité à 2 500 entrées par jour. Officieusement le gouvernement ne semble pas suivre les directives de l’UNESCO et équilibre les entrées entre saison basse et saison haute pour faire entrer tout le monde. Un guide nous racontera plus tard que cette année, en juillet-août, le Machu Picchu a vu défiler quelque 8000 visiteurs par jour !!! Vous les voyez les dollars dans les yeux des actionnaires et dirigeants ? Bref. Nous réussissons, mais seulement à partir de 15h, à avoir 2 places (datées du 25 soit 5 jours après, bidouillages…) pour le site seul.
Le Huayna Picchu est complet et pour la Montaña il reste des places pour 7 h du mat mais entre fatigue et risque de ne rien voir avec une éventuelle brume, on décide de ne pas prendre.
Agua Calientes est une ville sans charme uniquement axée vers le tourisme. C’est une succession d’hôtels et de restaurants. On galère pas mal à trouver une chambre dans nos prix.
Dîner au marché puis extinction des feux à 22h, demain il va falloir se lever tôt.
Le Machu Picchu ça se mérite !
Jeudi 20 octobre. Le réveil sonne à 4h. C’est le grand jour ! Il y a 2 façons d’accéder au site, on les a testées pour vous.
Anaïs
Depuis le Choquequirao mon genou gauche me fait souffrir et je n’ai plus de jus dans les jambes. J’abdique et décide d’aller au site en bus. Le prix est exorbitant : 10 euros pour 25 minutes de trajet. Merci le monopole… Le premier bus part à 5h30 du matin. Je veux à tout prix l’avoir pour arriver juste avant l’ouverture du site (6h).
Je me dirige donc vers l’arrêt de bus à 4h15, confiante, mais quand j’arrive c’est la désillusion : une file s’est déjà formée et court le long de la rue.
Une cinquantaine de personnes au moins a eu la même idée que moi on dirait… Le hasard a voulu que je stationne devant ça :
N’ayant pas d’argent sur moi, ça tourne à la torture. Je mange mes bananes, dépitée. Plus l’heure avance et plus la file grandit, c’est juste fou.
A 5h25, on commence tous à trépigner sur place. Les bus arrivent et là c’est le top départ. Les gens se serrent, tout le monde veut monter dans les premiers. Par chance je suis juste derrière un groupe qui monte dans le 2ème bus et le contrôleur demande 3 personnes pour compléter le 1er bus. Je me précipite, c’est bon, j’y suis !
Le trajet passe assez vite et quand on arrive en haut, je me précipite dehors, espérant voir Nico dans la file d’attente…
Nico
A la lecture des blogs, je savais que l’ascension des quelques 1 700 marches menant à l’entrée du Machu Picchu constituait un petit challenge afin d’arriver dans les premiers sur le site… J’ai donc décidé de relever le défi 🙂
Après avoir laissé Anaïs dans une file d’attente déjà bien formée, je prends la direction du pont, point de départ de l’ascension. Celui-ci ouvre à 5h. Sachant que les premiers bus arrivent vers 5h50, cela laisse donc environ 50 minutes pour gravir les marches. Lorsque j’arrive au pont, il y a déjà une cinquantaine de personnes… peut-être tous des copains comme moi de copines qui ne voulaient pas monter à pieds. Par chance, un mouvement de foule me permet de bien me positionner 😉 Il ne fait pas chaud, je mange ma banane, et attend… patiemment. Je sens l’adrénaline monter un peu, je retrouve les sensations d’avant-compétition, c’est sympa. Je sonde les autres participants, il y a des beaux gabarits…
5h, le pont ouvre enfin. Après un rapide check-in du gardien, les choses sérieuses peuvent commencer. L’objectif est clair, faire moins de 30 minutes. Après un court faux plat, les premières marches arrivent vite. Je prends un rythme très (trop) rapide. Dans le premier tronçon, je double tous ceux qui étaient devant moi. Un chien m’accompagne, il fera toute la montée avec moi. Les marches sont raides et irrégulières, il est difficile de trouver mon rythme. Après 10 minutes, je suis dans le rouge complet. Je ralentis le rythme. 15 min, 20 min, 25 min de marches interminables… quand enfin, je vois l’entrée ! Manquant de lucidité, je vérifie quand même auprès d’un gardien si c’est bien là… Je regarde ma montre… 27 MINUTES !!!!!
Mission accomplie ! J’ai mis moins de 30 minutes, et cerise sur le gâteau, je suis le premier dans la file 😀 Les suivants arrivent 3 minutes après moi. On est tous contents. Il y a une bonne ambiance. Lorsque les premiers bus arrivent vers 5h50, on les hue… enfin pas trop quand même car perso j’attends Anaïs avec impatience. 1er bus, elle n’y est pas, second bus non plus… je me tends, il est 5h55… Arrivent enfin deux autres bus et là je la vois, le timing est parfait.
Bref, aujourd’hui, je suis arrivé le premier au Machu Picchu.
La cité perdue du Machu Picchu
Nous sommes les premiers à entrer sur le site, ça fait quelque chose. L’espace de quelques minutes, nous allons être une petite poignée de privilégiés à avoir notre tête à tête avec le Machu. La première vision du site est émouvante, Anaïs en a presque les larmes aux yeux. Le cadre est magnifique.
On l’a vu tant de fois en photos qu’on a du mal à réaliser qu’il devant nous, en vrai !
Mais au fait, c’était quoi le Machu Picchu ?
Le Machu Picchu, littéralement « vieille montagne », est une cité inca probablement édifiée au XVème par l’empereur Pachacùtec. Était ce un centre cérémoniel ? Le refuge des derniers empereurs incas ? La capitale inca ? La résidence d’un empereur ? Tout ça à la fois ? La question demeure. On sait que 1 800 personnes vivaient ici au temps de l’apogée de la cité et qu’elles pratiquaient le culte du soleil. Les raisons de l’abandon du Machu Picchu sont également mystérieuses. Les habitants auraient quitté la cité par crainte d’une attaque des conquistadors espagnols. La difficulté d’accès au site aurait garantit sa préservation.
Le matin nous consacrons la visite à la partie supérieure avec ses terrasses et sa maison du gardien. Et c’est du sport ! Les marches sont hautes et nombreuses. On flâne et surtout on mitraille !
Les gardiens du site veillent au grain et sifflent à la moindre infraction. Il est, par exemple, interdit de grignoter, de dépasser les limites fixées par des cordes et de sauter pour prendre une photo (!).
Une petite balade de 20 minutes permet d’observer le pont de l’inca (infranchissable depuis la mort d’un touriste).
Vers 11 h nous entamons la marche d’1h pour accéder à l’Inti Punku, la porte du soleil. Finalement, même si nous ne grimpons sur le Huayna Picchu ou sur la Montaña, nous arrivons à avoir une très belle vue lointaine sur le site.
Depuis 1h les nuages se font de plus en plus menaçants. Sur le chemin du retour, ce qui devait arriver arriva, un orage éclate. Heureusement on est équipé mais le moral en prend un coup. Le Machu Picchu sous la pluie, ça ne vend pas du rêve 😕
Il est difficile de trouver un abri sur le site, rien n’est couvert. On patiente presque 1h sous des arbres jusqu’à ce que la pluie cesse. Cela a au moins eu le mérite de faire déguerpir pas mal de touristes.
L’attraction du coin à ce moment là ce sont les alpagas qui broutent paisiblement.
Nous trouvons un petit coin tranquille sur les terrasses pour manger nos sandwichs discrètement. On a vu pire comme pause déj’ !
L’après midi nous visitons les ruines basses, la zone urbaine. Nous y pénétrons par l’ancienne porte principale et découvrons les ruines du quartier des nobles.
La foule se fait plus compacte ici et l’étroitesse de certains passages ne facilite pas les déplacements. On débouche sur le temple principal puis le temple aux 3 fenêtres et enfin l’intiwanata.
On passe un peu plus vite sur la partie droite des ruines avec son temple aux 3 portes, son temple du condor et son quartier des fontaines.
La fin de la journée approche quand nous visitons le tombeau royal et le temple du soleil.
Une dernière petite séance photo depuis les terrasses du haut avec une superbe lumière rasante puis on se fait gentiment pousser vers la sortie par les gardiens.
Nous serons finalement restés sur le site de l’ouverture jusqu’à la fermeture ! On est HS mais décidons quand même de rentrer à pied.
Ce fut une superbe journée. Nous avons admiré le Machu Picchu (presque) sous tous les angles, à différents moments de la journée et sous un temps très changeant. De quoi laisser des souvenirs à vie…
Pour compenser la frustration de la file d’attente du matin et nous récompenser de toute cette grimpette, il était de bon ton de s’offrir un super bon gâteau au chocolat – caramel de la Boulangerie de Paris. Nous y faisons la rencontre de Gilles, le proprio. Le moins qu’on puise dire c’est qu’il a la tchatche ! On se voit offrir un baba au rhum (on desserre la ceinture de deux crans) et après une visite de la cuisine on repart avec… du pain blanc et du pâté fait maison ! Gilles a le cœur sur la main.
Après 55 jours passés au Pérou, il est maintenant temps de voguer vers de nouveaux horizons. Nous nous dirigeons vers la frontière bolivienne, le cœur serré de quitter ce pays qui nous a définitivement conquis…
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